Patois

Dans le dossier consacré au chant traditionnel tous les chants évoqués sont en langue française. Pourtant, dans le milieu rural, les patois, résidu de l'ancien parler champenois, est resté présent au moins jusqu’à la guerre 1914-1918 et même plus tardivement en certains  lieux, puisque mes deux grands-mères originaires du sud de la Haute-Marne le parlaient entre elles et me l'ont ainsi appris. Or nous n'avons pratiquement pas de chants en langage vernaculaire. Ceux qui nous ont été transmis sont pour la plupart des "patoisages", plus ou moins cohérents. Ce procédé fut à la mode entre 1920 et 1950, mais se contente souvent de mêler quelques mots locaux à des mots français volontairement déformés pour faire "couleur locale". Nous ignorons pourquoi "ce vide culturel" existe, d'autant que, vers 1850, l'enquête dirigée par Nozot, dans les Ardennes et le nord de la Champagne, a produit les mêmes résultats. Encore que, cette enquête étant conduite localement par des personnes dont le statut social était reconnu, il est possible que tout ce qui n'était pas français aie été volontairement écarté car non digne d'intérêt...